Le
théâtre de l’absurde s’est développé
au XXème siècle, en rupture avec le
théâtre traditionnel, car ses thèmes sont liés aux préoccupations de notre
époque, dont la première seraient l’incommunicabilité.
C'est un genre traitant fréquemment de
l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant toujours à la mort. L’origine de cette pensée étant
sans conteste le traumatisme, la chute
de l’humanisme à la sortie de la
2nde Guerre mondiale. Ce mouvement littéraire s'est inspiré des surréalistes et des dadaïstes et est opposé au réalisme, il est aussi influencé par
les théories existentialistes d’Albert
Camus et de Jean-Paul Sartre
(homme : actes).
Il ne
cherche pas à peindre une société précise ; le spectacle se joue hors du
temps et raconte des anecdotes sous une forme éclatée et non pas une histoire
complète. Par ces essais, le nouveau théâtre
s’adresse aux intellectuels : L’absurde fait rire au premier abord, ce n’est qu’après réflexion que l’on se rend compte du malaise qui y est dénoncé.
« Cet accent
inimitable, ces coups de poing que le lecteur et le spectateur reçoivent au
creux de l’estomac » Maurice Nadaux de Beckett.
« L’homme comme perdu dans le monde, toutes
ses actions devenant insensées, absurdes, inutiles ». Eugène Ionesco
Principes :
-
Refus du
théâtre réaliste et psychologique
(pas de personnalité marquée chez les personnages)
-
Mise en
question de l’intrigue (pas
d’intrigue dans le sens narratif du terme)
-
Lieu où se déroule l’action
souvent imprécis (dans En attendant Godot, on sait que l’action se
déroule dans une lande, sans plus de précision)
-
Temps tourné à l’absurde
par certains moyens (pendule sonnant un nombre improbable de fois dans La
Cantatrice chauve de Ionesco)
-
Distanciation
(on ne s’identifie plus au personnage, le comédien ne s’y identifie pas non
plus # « si tu veux que je pleure tu dois d’abord souffrir toi même »
Horace Art poétique)
Thèmes :
-
Solitude de l’homme, silence du monde, attente
-
Plongée
dans l’inconscient
-
Insignifiance
ou prolifération du langage, incommunicabilité
-
Condition humaine, mort
Formes :
-
Disparition des structures traditionnelles (actes, scènes)
-
Monologue, non-sens, répétitions, incohérences
(langage qui exprime le vide et non plus la communication)
-
Importance
des didascalies
-
Rôle
envahissant des objets
-
Volonté de créer un spectacle
total (mime, clown, maximum d’éléments visuels, soucis du détail, jeux
de lumières, de sons)
Dramaturges :
-
Eugène Ionesco (1912-1994) (La Cantatrice Chauve : absurdité de la répétitivité
quotidienne de la vie, Rhinocéros : métaphore de la montée
des totalitarismes à l'aube de la 2nde
Guerre mondiale, conformité et résistance, Les
chaises : néant, échec, mort)
-
Samuel Beckett (1906-1989) (En
attendant Godot, Oh les beaux jour, Fin de partie)
Leur particularité est qu’ils ont exposé une philosophie dans un langage lui-même
absurde qui réduit les personnages au rang de pantins, détruit entre eux toutes possibilités de communication,
ôte toute cohérence à l’intrigue et toute logique aux propos tenus sur scène.
Boris
Vian (1920-1959) (Les bâtisseurs
d’Empire)
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