jeudi 24 mai 2012

Le théâtre de l'absurde


Le théâtre de l’absurde s’est développé au XXème siècle, en rupture avec le théâtre traditionnel, car ses thèmes sont liés aux préoccupations de notre époque, dont la première seraient l’incommunicabilité.  C'est un genre traitant fréquemment de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant toujours à la mort. L’origine de cette pensée étant sans conteste le traumatisme, la chute de l’humanisme à la sortie de la 2nde Guerre mondiale. Ce mouvement littéraire s'est inspiré des surréalistes et des dadaïstes et est opposé au réalisme, il est aussi influencé par les théories existentialistes d’Albert Camus et de Jean-Paul Sartre (homme : actes).
Il ne cherche pas à peindre une société précise ; le spectacle se joue hors du temps et raconte des anecdotes sous une forme éclatée et non pas une histoire complète. Par ces essais, le nouveau théâtre s’adresse aux intellectuels : L’absurde fait rire au premier abord, ce n’est qu’après réflexion que l’on se rend compte du malaise qui y est dénoncé.

« Cet accent inimitable, ces coups de poing que le lecteur et le spectateur reçoivent au creux de l’estomac » Maurice Nadaux de Beckett.

« L’homme comme perdu dans le monde, toutes ses actions devenant insensées, absurdes, inutiles ». Eugène Ionesco

Principes :
-        Refus du théâtre réaliste et psychologique (pas de personnalité marquée chez les personnages)
-        Mise en question de l’intrigue (pas d’intrigue dans le sens narratif du terme)
-        Lieu où se déroule l’action souvent imprécis (dans En attendant Godot, on sait que l’action se déroule dans une lande, sans plus de précision)
-        Temps tourné à l’absurde par certains moyens (pendule sonnant un nombre improbable de fois dans La Cantatrice chauve de Ionesco)
-        Distanciation (on ne s’identifie plus au personnage, le comédien ne s’y identifie pas non plus # « si tu veux que je pleure tu dois d’abord souffrir toi même » Horace Art poétique)

Thèmes :
-        Solitude de l’homme, silence du monde, attente
-        Plongée dans l’inconscient
-        Insignifiance ou prolifération du langage,  incommunicabilité
-        Condition humaine, mort

Formes :
-        Disparition des structures traditionnelles  (actes, scènes)
-        Monologue, non-sens, répétitions, incohérences (langage qui exprime le vide et non plus la communication)
-        Importance des didascalies
-        Rôle envahissant des objets
-        Volonté de créer un spectacle total (mime, clown, maximum d’éléments visuels, soucis du détail, jeux de lumières, de sons)

Dramaturges :
-        Eugène Ionesco (1912-1994) (La Cantatrice Chauve : absurdité de la répétitivité quotidienne de la vie, Rhinocéros : métaphore de la montée des totalitarismes à l'aube de la 2nde Guerre mondiale, conformité et résistance, Les chaises : néant, échec, mort)
-        Samuel Beckett (1906-1989) (En attendant Godot, Oh les beaux jour, Fin de partie)
Leur particularité est qu’ils ont exposé une philosophie dans un langage lui-même absurde qui réduit les personnages au rang de pantins, détruit entre eux toutes possibilités de communication, ôte toute cohérence à l’intrigue et toute logique aux propos tenus sur scène.
Boris Vian (1920-1959) (Les bâtisseurs d’Empire)

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