jeudi 24 mai 2012

Les grands débats de l'Humanisme


Le libre arbitre

= Possibilité d’une liberté de choix pour l’homme, d’un exercice de sa libre volonté.
Inséparable des débats qui entourent l’évangélisme (mouvement religieux qui, par la lecture directe des textes sacrés, tente de restaurer une relation personnelle entre le croyant et Dieu et de fonder un nouveau clergé plus éclairé) et la Réforme (qui, sous l’impulsion de Luther et de Calvin, remet en cause institutions et dogmes de l’Eglise catholique pour fonder le protestantisme).

·   D’un côté Luther (1483-1546) et Calvin (1509-1564) défendent l’idée que l’homme depuis le p éché originel est privé de tout libre arbitre et est entièrement soumis à la grâce de Dieu (il ne peut donc de lui-même obtenir son salut) ; Calvin radicalisera même cette thèse par la doctrine de la prédestination (Dieu a déterminé par avance ce qu’il advient de chaque homme).

·   De l’autre, Erasme (1469-1536), tout en reconnaissant que la grâce de Dieu est indispensable au salut de l’homme, préserve le libre arbitre, suivant en cela Pic de la Mirandole, penseur italien du 15ème siècle : l’homme peut choisir le Bien ou le Mal.

L’éducation

Le thème de l’éducation, abordé par exemple dans Gargantua et Pantagruel de Rabelais et dans les Essais de Montaigne (sur l’institution des enfants) est indissociable d’une réflexion sur le savoir et sur la perfectibilité de l’homme.

·       Il s’agit en effet de se demander ce que peut et ce que doit savoir l’homme mais aussi de viser par cette interrogation un progrès de l’esprit humain et de la société des hommes. Ainsi, les géants de Rabelais deviennent le symbole de l’homme du XVIème siècle et de la soif infinie de savoir : de nouvelles disciplines et méthodes font j our contre l’obscurantisme de l’éducation médiévale.

·       Montaigne orientera la réflexion vers des voies nouvelles : l’optimisme et l’élan vers la connaissance qui avaient marqué la 1ère moitié du XVIème siècle cèdent le pas au doute et au scepticisme, que résume la devise de l’écrivain : que sais-je ?

La politique

L’intérêt nouveau donné au rôle de l’homme (qui n’est pas seulement créature de Dieu mais « animal social ») ainsi que les nombreux conflits qui jalonnent le 16ème siècle (notamment les guerres de religion) impliquent une réflexion sur ce que peut être un bon gouvernement.

·     Ce sera l’objet de texte aussi différents que Le prince (1513) de Machiavel qui s’interroge sur l’art de gouverner ou l’Utopie de Thoma s More, description d’une société idéale, sans oublier les romans de Rabelais et les essais de Montaigne, ni le Discours de la servitude volontaire de La Boétie, qui montre comme le peuple s’aliène lui-même face au tyran.

Le monde élargi

·    Nicolas Copernic (1473-1543) met le soleil au centre de l’univers et signe la fin du géocentrisme. Ses thèses, rejetées par l’Eglise, conduisent à repenser la place de l’homme dans l’Univers.

·    De même la découverte d’un « nouveau monde » et d’autres civilisations amènent à s’interroger sur la nature de l’homme (les « sauvages » sont-ils des hommes ? Ont-ils une âme ? Sont-ils des créatures de Dieu ?) et à concevoir d’autres valeurs que celles du « vieux monde » : se trouve ainsi introduite une première pensée relativiste qui conduis à poser un regard critique sur la société européenne.

Enfin, avec les premières dissections et la médecine avec Ambroise Paré, l’homme devient lui-même un monde à explorer, un microcosme.

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