Le libre arbitre
= Possibilité
d’une liberté de choix pour l’homme, d’un exercice de sa libre volonté.
Inséparable des débats qui entourent l’évangélisme (mouvement religieux qui,
par la lecture directe des textes sacrés, tente de restaurer une relation
personnelle entre le croyant et Dieu et de fonder un nouveau clergé plus
éclairé) et la Réforme (qui, sous
l’impulsion de Luther et de Calvin, remet en cause institutions et dogmes de
l’Eglise catholique pour fonder le protestantisme).
·
D’un côté Luther (1483-1546) et Calvin (1509-1564) défendent l’idée que
l’homme depuis le p éché originel est privé de tout libre arbitre et est entièrement soumis
à la grâce de Dieu (il ne peut donc de lui-même obtenir son salut) ; Calvin
radicalisera même cette thèse par la doctrine de la prédestination (Dieu a déterminé par avance ce qu’il advient de
chaque homme).
·
De l’autre, Erasme (1469-1536), tout en
reconnaissant que la grâce de Dieu est indispensable au salut de l’homme, préserve
le libre arbitre, suivant en cela Pic de la Mirandole, penseur italien du 15ème
siècle : l’homme peut choisir le
Bien ou le Mal.
L’éducation
Le
thème de l’éducation, abordé par exemple dans Gargantua et Pantagruel
de Rabelais et dans les Essais de
Montaigne (sur l’institution des enfants)
est indissociable d’une réflexion sur le
savoir et sur la perfectibilité de l’homme.
·
Il s’agit en effet de se demander ce que peut et ce que doit savoir l’homme mais aussi de viser par cette
interrogation un progrès de l’esprit
humain et de la société des hommes. Ainsi, les géants de Rabelais deviennent
le symbole de l’homme du XVIème siècle et de la soif infinie de savoir :
de nouvelles disciplines et méthodes font j our contre
l’obscurantisme de l’éducation médiévale.
·
Montaigne orientera la réflexion vers des voies nouvelles : l’optimisme et l’élan vers la connaissance
qui avaient marqué la 1ère moitié du XVIème siècle cèdent le pas au doute et au scepticisme, que résume la
devise de l’écrivain : que sais-je ?
La politique
L’intérêt nouveau donné au
rôle de l’homme (qui n’est pas seulement créature de Dieu mais « animal
social ») ainsi que les nombreux
conflits qui jalonnent le 16ème siècle (notamment les guerres de
religion) impliquent une réflexion sur
ce que peut être un bon gouvernement.
·
Ce sera l’objet de texte aussi différents que Le prince (1513) de Machiavel qui s’interroge sur l’art de
gouverner ou l’Utopie de Thoma s More, description d’une société
idéale, sans oublier les romans de Rabelais et les essais de Montaigne, ni le Discours de la servitude volontaire de
La Boétie, qui montre comme le peuple s’aliène lui-même face au tyran.
Le monde élargi
·
Nicolas Copernic (1473-1543) met le soleil au
centre de l’univers et signe la fin du
géocentrisme. Ses thèses, rejetées par l’Eglise, conduisent à repenser la place de l’homme dans
l’Univers.
·
De même la découverte d’un « nouveau monde »
et d’autres civilisations amènent à s’interroger sur la nature de l’homme
(les « sauvages » sont-ils des hommes ? Ont-ils une âme ?
Sont-ils des créatures de Dieu ?) et à concevoir d’autres valeurs que celles du « vieux monde » : se
trouve ainsi introduite une première
pensée relativiste qui conduis à poser un regard critique sur la société européenne.
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