I.
L’illusion réaliste : offrir à son lecteur des
héros et des cadres vraisemblables
a) à partir de son expérience. Issu d’une
certaine classe sociale, fréquentant des milieux divers, le véritable
romancier, celui qui est doté d’un regard perspicace, n’a pas à aller chercher
très loin ses modèles : Frères
Goncourt dans Germinie Lacerteux pour le personnage de Germinie, une
mère qui tombe dans l’hystérie ancillaire, se sont directement inspiré de leur
propre bonne, Rose. Zola et sa
documentation sur les bas milieux alors qu’il était bourgeois pour sa série des
Rougon-Macquart.
b) le romancier peut aussi choisir la
caution d’une société historique : Dans l’Homme
qui rit, Hugo a placé les aventures de Gwynplaine dans
la société anglaise du XVIIe siècle. Les auteurs doivent alors
choisir des détails vestimentaires, des coutumes, des comportements datés mais
cohérents.
c) Dans la
psychologie du personnage, un personnage reconnaissable : « Mme Bovary c’est moi » Flaubert n’a
surement jamais dit cette phrase mais elle montre le lien sacré entre l’auteur
et son personnage. Flaubert a plongé dans son roman au point de
se mettre dans la peau de son personnage principal, et de souffrir avec elle ;
mais on peut aussi comprendre que Flaubert a mis un peu de lui-même (ses
émotions, ses peurs, ses expériences) dans le personnage d’Emma, la rendant
vraisemblable et reconnaissable.
II.
Distorsions dans le réalisme
a) Le
réalisme réduit pour mieux faire passer des idées, des symboles, pas de
profondeur dans les personnages : Contes philosophique : Candide, lecteur séduit
par la légèreté des idées et non par la profondeur du personnage. Contes de fées : La belle et
la bête, vision manichéenne du monde, noms symboliques. Roman : L’homme qui rit, Gwynplaine symbole de la
souffrance.
b) Donner
un aspect de réel pour mieux le déformer : Fantastique et Surréalisme : Kafka - La métamorphose
dans l’incipit, description très réaliste de la chambre de Gregor Samsa, non
pas pour l’information mais pour donner un aspect réel et mieux contraster
ensuite avec les éléments fantastiques de sa transformation en cancrelat.
c) Manque
et distorsion d’un réalisme flou et déstructuration du personnage pour une
nouvelle approche du roman : Nouveau
roman « nos romans n’ont pour but ni de faire vivre des personnages, ni de
raconter des histoires » Alain Robbe-Grillet. Personnages flous, les
histoire ne vont pas jusqu’au bout, « ce n’est pas une théorie mais une
recherche ». Le Vice-consul
de Marguerite Duras, la mendiante anonyme et inconnue permet un nouveau regard
sur le personnage de roman.
III.
Création artistique et personnelle
a) Le romancier, même le plus épris de
réalisme, est obligé de simplifier la réalité pour en dégager une signification :
Dans
la préface de Pierre et Jean, Maupassant insiste sur la
nécessité pour le romancier d’organiser le réel afin de le rendre
vraisemblable : la vie est trop foisonnante, trop variée et surtout
trop chaotique, pour que le romancier puisse la décrire dans sa totalité et y
conduire son lecteur sans le perdre. L’hypotaxe,
voir l’hyperhypotaxe des écrivains de la mémoire en est une bonne preuve.
Ils reconstruisent le fil de la pensée de façon la plus réaliste possible par
des longues phrases avec de très nombreuses propositions. En cherchant un
réalisme encore plus grand les textes seraient incompréhensibles. Ex : Proust,
qui est d’ailleurs devenu une antonomase pour les personnes écrivant de longues
phrases.
b) Le romancier s’impose enfin des choix
esthétiques : sa création s’inscrit dans le goût d’une époque,
reprend des valeurs et des formes propres à son temps et à sa culture : Zola extirpe peu à peu
son forgeron de son environnement populaire pour en dégager ses admirables
proportions de statue antique et sa présence tutélaire de « Bon
Dieu ». Le lecteur est ainsi convié à quitter le réalisme de la scène de
cabaret ou de foire canaille pour accéder au registre épique.
Notes : Ceci est un travail personnel construit à partir de plusieurs corrections et de mes connaissances personnelles, cherchez à vous intéresser et à comprendre ce qui est dit et non à recopier bêtement. Cette dissertation n'est qu'un exemple parmi tant d'autres et donc non exhaustif. Je la partage gratuitement veillez donc à respecter mon travail. Si cette dissertation vous est utile faite le moi savoir, ça m'incitera à en partager d'autres.
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