mardi 19 juin 2012

Citations pour briller au bac (et toute l'année)

Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours
-      « Si médiocre soit-il, un personnage de roman est toujours supérieur à un être humain. » Clémence de Biéville
-      « Un personnage de roman, c’est n’importe qui dans la rue, mais qui va jusqu’au bout de lui même » Georges Siméon
-      « Le premier homme qui passe est un héros suffisant » Zola
-      « Le romancier est fait d'un observateur et d'un expérimentateur. » Emile Zola
-      « La vérité est en marche et rien ne l’arrêtera. » Emile Zola dans L’Affaire Dreyfus, La Vérité en marche
-      « un miroir qu’on promène le long d’un chemin »  Stendhal
-      « l’illusion réaliste » Stendhal

Le texte théâtral et sa représentation, du XVIIe siècle à nos jours
-      « Le monde entier est un théâtre et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. » William Shakespeare
-      "Je ne fais pas de la littérature. Je fais une chose tout à fait différente ; je fais du théâtre." Eugène Ionesco
Spécificité des genres dramatiques, qui ne peuvent se réduire à de la "littérature". Le théâtre est en effet avant tout un art de la scène, et le texte écrit, à la différence du roman par exemple, n’en est qu’une composante parmi d’autres.
-      Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. Boileau, l’Art poétique (règles des 3 unités : action, lieu temps, bienséance, vraisemblance, catharsis : spectateur touché)
-      "c'est reposant la tragédie parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir" Antigone
-      "Tout vrai langage est incompréhensible" Antonin Artaud (19ème)

Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours
-      « Je est un autre » Lettre du voyant à Paul Demeny, Rimbaud
-      « (...) du jour où il sut lire il fut Poète, et dès lors il appartint à la race toujours maudite par les puissances de la terre...  » Alfred de Vigny, Stello 
-      "les parfums, les couleurs et les sons se répondent" Baudelaire, Correspondances
-      « La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde. » Une saison en enfer, Rimbaud
-      ‎« Quand le poète peint l'enfer, il peint sa vie » Victor Hugo
-      « Un poète est un monde enfermé dans un homme. »  Victor Hugo (19ème)
-     « Il n’y a de vraiment beau que ci qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants » Théophile Gautier
-      "Le poète est semblable au prince des nuées. Ses ailes de géant l’empêchent de marcher." Baudelaire
      Dualité de l’artiste, déchiré entre l’aspiration à l’idéal, symbolisé ici par les cieux, et le monde dans lequel il vit et auquel il est profondément inadapté. L’artiste est un être singulier, marginal.
-      "LA MUSE :
Poète, prends ton luth et me donne un baiser."
  Alfred de Musset (19ème)
Cette apostrophe très célèbre ouvre La Nuit de mai de Musset, long poème qui se présente sous forme d’un dialogue entre le poète et sa muse. Elle témoigne de la conception romantique de l’inspiration, don de la muse, qui vient ou non visiter le poète. L’image du luth (instrument de musique très proche de la lyre) évoque le lyrisme, l’expression de sentiments personnels : l’inspiration est également puisée dans les sentiments du poète, qui épanche son cœur.

La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation du XVIe à nos jours
-        « Tous les genres sont bons, sauf le genre ennuyeux » Voltaire
-        «  Plaire à la jeunesse en l'instruisant »  Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
-        "L’image alerte, l’écrit persuade." Nicolas Hulot, États d’âme
-        "Il y a des gens qu’il faut étourdir pour les persuader." Claude Adrien Helvétius
-       " L’homme le plus simple qui a de la passion persuade mieux que le plus éloquent qui n’en a point." La Rochefoucauld, 
-        "Pour convaincre, la vérité ne peut suffire." Isaac Asimov
-       " L’important n’est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir.Bernard Werber

Les réécritures, du XVIIe siècle jusqu’à nos jours
-        « Une civilisation débute par le mythe et finit par le doute.  » Emil Michel Cioran
-        « La création est de toute façon un mythe puisque personne au sens strict n'invente jamais rien. » Gérard Bessette 
-         « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. Polissez-le sans cesse, et le repolissez. » Boileau (17-18ème)
-       « Nos meilleures idées viennent des autres. » Ralph Waldo Emerson (19ème)

Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme
-        "Notre monde vient d’en trouver un autre." Michel de Montaigne (16ème)
-        « Une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine. » Michel de Montaigne
-        "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme." Rabelais, Pantagruel.


[Dissertation] La tâche du romancier dans la création d’un personnage, ne consiste-t-elle qu’à imiter le réel ?

I.               L’illusion réaliste : offrir à son lecteur des héros et des cadres vraisemblables

a)     à partir de son expérience. Issu d’une certaine classe sociale, fréquentant des milieux divers, le véritable romancier, celui qui est doté d’un regard perspicace, n’a pas à aller chercher très loin ses modèles : Frères Goncourt dans Germinie Lacerteux pour le personnage de Germinie, une mère qui tombe dans l’hystérie ancillaire, se sont directement inspiré de leur propre bonne, Rose. Zola et sa documentation sur les bas milieux alors qu’il était bourgeois pour sa série des Rougon-Macquart.

b)     le romancier peut aussi choisir la caution d’une société historique : Dans l’Homme qui ritHugo a placé les aventures de Gwynplaine dans la société anglaise du XVIIe siècle. Les auteurs doivent alors choisir des détails vestimentaires, des coutumes, des comportements datés mais cohérents.

c)     Dans la psychologie du personnage, un personnage reconnaissable : « Mme Bovary c’est moi » Flaubert n’a surement jamais dit cette phrase mais elle montre le lien sacré entre l’auteur et son personnage. Flaubert a plongé dans son roman au point de se mettre dans la peau de son personnage principal, et de souffrir avec elle ; mais on peut aussi comprendre que Flaubert a mis un peu de lui-même (ses émotions, ses peurs, ses expériences) dans le personnage d’Emma, la rendant vraisemblable et reconnaissable.

II.              Distorsions dans le réalisme

a)     Le réalisme réduit pour mieux faire passer des idées, des symboles, pas de profondeur dans les personnages : Contes philosophique : Candide, lecteur séduit par la légèreté des idées et non par la profondeur du personnage. Contes de fées : La belle et la bête, vision manichéenne du monde, noms symboliques. Roman : L’homme qui rit, Gwynplaine symbole de la souffrance.

b)     Donner un aspect de réel pour mieux le déformer : Fantastique et Surréalisme : Kafka - La métamorphose dans l’incipit, description très réaliste de la chambre de Gregor Samsa, non pas pour l’information mais pour donner un aspect réel et mieux contraster ensuite avec les éléments fantastiques de sa transformation en cancrelat.

c)     Manque et distorsion d’un réalisme flou et déstructuration du personnage pour une nouvelle approche du roman : Nouveau roman « nos romans n’ont pour but ni de faire vivre des personnages, ni de raconter des histoires » Alain Robbe-Grillet. Personnages flous, les histoire ne vont pas jusqu’au bout, « ce n’est pas une théorie mais une recherche ». Le Vice-consul de Marguerite Duras, la mendiante anonyme et inconnue permet un nouveau regard sur le personnage de roman.

III.            Création artistique et personnelle

a)     Le romancier, même le plus épris de réalisme, est obligé de simplifier la réalité pour en dégager une signification : Dans la préface de Pierre et Jean, Maupassant insiste sur la nécessité pour le romancier d’organiser le réel afin de le rendre vraisemblable : la vie est trop foisonnante, trop variée et surtout trop chaotique, pour que le romancier puisse la décrire dans sa totalité et y conduire son lecteur sans le perdre. L’hypotaxe, voir l’hyperhypotaxe des écrivains de la mémoire en est une bonne preuve. Ils reconstruisent le fil de la pensée de façon la plus réaliste possible par des longues phrases avec de très nombreuses propositions. En cherchant un réalisme encore plus grand les textes seraient incompréhensibles. Ex : Proust, qui est d’ailleurs devenu une antonomase pour les personnes écrivant de longues phrases.

b)     Le romancier s’impose enfin des choix esthétiques : sa création s’inscrit dans le goût d’une époque, reprend des valeurs et des formes propres à son temps et à sa culture : Zola extirpe peu à peu son forgeron de son environnement populaire pour en dégager ses admirables proportions de statue antique et sa présence tutélaire de « Bon Dieu ». Le lecteur est ainsi convié à quitter le réalisme de la scène de cabaret ou de foire canaille pour accéder au registre épique.


Notes : Ceci est un travail personnel construit à partir de plusieurs corrections et de mes connaissances personnelles, cherchez à vous intéresser et à comprendre ce qui est dit et non à recopier bêtement. Cette dissertation n'est qu'un exemple parmi tant d'autres et donc non exhaustif. Je la partage gratuitement veillez donc à respecter mon travail. Si cette dissertation vous est utile faite le moi savoir, ça m'incitera à en partager d'autres.

[Dissertation] Le théâtre est-il une bonne tribune pour défendre ses idées?

I.               Le texte théâtral, quand les registres permettent la transmission d’idées

a)     Le dialogue et la double-énonciation permettent aussi à l'auteur de s'impliquer d'avantage dans ses propos : L'auteur peut employer à travers les paroles des personnages un registre polémique et défendre ses thèses. dans tous les cas, le dialogue reste le principal texte. Cette forme est très vivante. Les monologues notamment délibératoires permettent une réflexion plus profonde sur la société, puisque le personnage est face à lui-même (et au spectateur). Hernani, drame romantique Victor Hugo. Don Carlos - roi d'Espagne-, seul devant le tombeau de Charlemagne, réfléchit et exprime son ambition de devenir empereur. À travers ce monologue, il peut critiquer les différents régimes politiques, comparer. Hugo inclue ses opinions politiques dans le texte de Don Carlos.

a)     Il peut aussi persuader en jouant sur les sentiments avec la catharsis : La catharsis est le fait que par l’intermédiaire du personnage le spectateur/lecteur purge ses émotions, d’épurer ses passions. C’est un procédés qui tend à défendre une morale en montrant sur scène ce sui est défendu, elle montre le destin tragique de ceux qui ont cédé à ces pulsions. Pour se faire il faut que les acteurs soit en imitation (mimêsis) des passions humaines, le meileur exemple pour Aristote est Œdipe roi de Sophocle.

b)     La caricature et le rire permettent de dénoncer, Le registre comique pour plaire et persuader : Théâtre de l’absurde : aux premiers lieu comique car absurdes, situations d’incompréhension, ridicule mais qui cache une réalité pathétique et tragique : En attendant Godot de Beckett quand tous les personnages tombent à terre et ne peuvent plus se relever, fait rire au premier abord, mais après réflexion dénonce un malaise : la chute de l’humanisme, l’enfermement de l’homme dans ses tourmentes et son impossibilité à trouver un sens à la vie. La critique peut mieux passer derrière une caricature satirique et humoristique : l’Avare de Molière avec le personnage ridicule d’Harpagon.


II.              La représentation théâtrale : support idéal pour présenter et défendre ses idées


a)     Les décors, les effets de lumière et de son peuvent accentuer l’attention du spectateur vers les idées défendues : L’Ordinaire-Vinaver, Gilone Brun et Vinaver à la comédie française : absence de décor alors que grande possibilité (avion écrasé, neige, montagnes) : spectateur focalisé sur les rapports humains entre les personnages.

b)     Les symboles et les idées des pièces peuvent être réactualisées et modernisées à travers leurs réécritures et représentations : Antigone de Sophocle à Anouilh, Electre dans Les mouches de Sartres : figure de révolte contre la collaboration pendant la seconde guerre mondiale. L’île des esclaves-Marivaux, Irina Brook : réactualise le thème de la pièce, non plus esclavage mais racisme avec des acteurs noirs.

c)     l’utilisation de symbole et les choix dans la représentation favorisent la transmission d’idées : Combat de nègres et de chiens-Koltès, Michael Thaleimer : 10 hommes pour un personnage. Jeu de l’amour et du hasard-Marivaux, Alfredo Arias : masques de singes


III.            Pourtant le théâtre peut ne pas être un support idéal pour exposer des idées

a)     le divertissement peut primer sur la réflexion, peuvent ne pas être prises au sérieux, et l'histoire peut supplanter la critique. L'avare de Molière est ainsi une pièce ambiguë pour la transmission des idées. Retiendra-t-on plus le ridicule du personnage d'Haragon, ou la morale transmise par l'histoire sur l'avarice ?...

b)     Le théâtre n’a pas toujours été complètement libre : censure et règles : Règles d’unité de Boileau : « qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli / tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli » : unité de lieu, de temps et d’action. Règles de vraisemblance, de bienséance (pas de mort, de combat et d’actes sexuels sur scène). Censure : Beaumarchais Le mariage de Figaro pour y avoir fait entrer la critique d’une foule d’abus qui désolent la société »  

c)     malentendu, lecteur qui peut ne pas comprendre le point de vue de l'auteur : Lecteur qui peut ne pas comprendre le point de vue de l'auteur. Qui est le porte-parole d'Anouilh, dans Antigone ? Créon défend l'ordre établi, et se soumet aux exigences du peuple, même si cela lui semble contraire à sa morale, tandis qu'Antigone revendique la liberté, et demande à n'être astreinte à aucune loi. On ne peut alors dire de quel côté se place l'auteur, sans risquer une erreur d'interprétation...
d)     La catharsis peut produire l’effet inverse : La représentation esthétique d’un acte réprimé par la lois ou la morale peut inspirer, séduire le spectateur et lui donner envie de reproduire l’acte ou peut le rendre acceptable. Ce débat concerne aussi d’autres médias tels que les jeux vidéos ou encore la télévision.

Notes : Ceci est un travail personnel construit après de nombreuses recherches, cherchez à vous intéresser et à comprendre ce qui est dit et non à recopier bêtement. Cette dissertation n'est qu'un exemple parmi tant d'autres et donc non exhaustif. Je la partage gratuitement veillez donc à respecter mon travail. Si cette dissertation vous est utile faite le moi savoir, ça m'incitera à en partager d'autres.